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Des Moro-Sphinx au chemin d’eau

Parmis les insectes particulièrement utiles aux jardins, il y a ceux qui participent à la pollinisation. Les abeilles sont les plus connues mais il y a aussi évidemment les papillons. Aujourd’hui c’est un membre un peu original de cette belle et grande famille que nous aimerions vous présenter : le Moro-sphinx, aussi appelé Sphinx du caille-lait ou encore, – et à juste titre – Sphinx colibri.

Le Moro-sphinx / Sphinx colibri est plus connu chez les latinistes sous le nom de Macroglossum stellatarum.

 

Sa classification dans le règne animal est la suivante :

 

Embranchement : Arthropoda

Classe : Insecta

Ordre : Lepidoptera

Famille : Sphingidae

 

Avec ses petites ailes et son corps trapu, ce papillon n’a peut-être pas l’air aussi gracieux que d’autres, pourtant il n’est pas dénué d’intérêt, bien au contraire. Par bien des aspects, c’est un peu un anticonformiste, pour ne pas dire un excentrique ! Mais un excentrique particulièrement doué.

75 battements par seconde

Tout d’abord le Moro-sphinx est un papillon de nuit… Qui vit le jour ! Ensuite, son vole est tout simplement remarquable : à l’a manière du célèbre colibri et comme les oiseaux-mouches en général, il pratique le vol stationnaire. C’est donc un papillon qui ne papillonne pas. Il se place près de la fleur et déploie sa trompe avec une grande précision pour la butiner. Il ne reste pas bien longtemps au même endroit car au rythme de 75 battements d’ailes par seconde, sa dépense énergétique est telle qu’il doit visiter un grand nombre de fleurs pour se sustenter.

 

Ses capacités de vol font du Moro-sphinx un papillon vif, précis et très rapide. Avec des pointes à 55 km/h et une vitesse de croisière de 40 km/h, c’est l’un des papillons les plus rapides et surtout un grand voyageur qui couvre des distances impressionnantes. 3000 km ne lui font pas peur. Beaucoup de Moro-sphinx hivernent dans le sud de l’Europe ou en Afrique du Nord, avant de remonter pour les beaux jours.

Où observer le Moro-sphinx : le Chemin d’eau

Les lavandes du Chemin d’eau du Domaine de Poulaines sont particulièrement attirantes pour le Moro-sphinx, qui est amateur de fleurs blanches, violettes ou bleues. Il affectionne donc, entre autres, les lavandes et les sauges mais doit faire très attention à la fleur d’Onagre, qui peut se transformer en piège mortel, en coinçant sa trompe au fond du calice.

 

Ici au Domaine, nous sommes très sensibles à la vie qui s’organise dans les jardins et l’arboretum. Les insectes sont fascinants à observer mais ils sont surtout de fabuleux auxiliaires du jardinier et ce Moro-sphinx est tout le contraire d’un ravageur, c’est une pollinisateur précieux tant il est différent et efficace. Hélas, comme beaucoup d’autres espèces, il est sensible au réchauffement climatique, qui peut perturber son comportement saisonnier. On observe en effet de plus en plus d’individus sédentaires. L’espèce pouvant donner deux générations, une partie de la seconde peut hiverner à l’état de chrysalide tandis que l’autre entreprend sa migration. Mais il n’est pas taillé pour l’hiver chez nous, il faut donc continuer de lui offrir un milieu attirant pour favoriser sa reproduction et aider l’espèce à perdurer.

Jardiner avec la nature c’est beaucoup d’entre-aide !

Au fur et à mesure de nos observations et/ou de nos découvertes, nous ne manquerons pas de partager avec vous tout ce petit monde merveilleux qui vit tout autour de nous. Nous y sommes sensibles et surtout nous sommes conscients de sa fragilité, c’est pourquoi il faut en prendre soin !

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